Mon travail, la crise
Dans la vraie vie, il y a des gens comme vous et moi. Vous en tant qu'acheteur et moi... en tant que vendeur.
Oui je suis vendeur ! Grossiste pour être plus précis (dans quel domaine ? on s'en fout, ce n'est pas le plus important). Je vais donc en profiter pour raconter un peu ma vie, ainsi qu'exposer mon point de vue.
*Gros pavé en vue, capitaine !*
J'ai commencé mon job vers l'année 2002 ou quelque chose dans ces eaux là. A l'époque, j'étais plutôt mauvais en relation clientèle, je faisais des erreurs, j'étais maladroit pour ce qui était d'aborder les gens, et pleins d'autres conneries, bref c'était mes débuts.
Mais je vendais tout ce que j'avais sous la main. Quelque soit la camelotte, quelque soit son prix, sa qualité et sa quantité. Je vendais absolument tout sans exception. Les clients achetaient sans rechigner. Ils venaient, prenaient leurs marchandises. Partaient revendre et revenaient aussitôt, la boucle était bouclée. La belle époque en quelque sorte.
Des années se sont écoulées, une décennie pratiquement. Les gens ont commencé par acheter de moins en moins. Ils ont commencé aussi à devenir chiants, à devenir de plus en plus exigeants. Je ne dirais pas qu'ils sont devenus tous des emmerdeurs, seulement... l'ambiance au travail n'est plus vraiment la même. A force de prononcer le mot crise (merci les médias) à tout bout de champs, les gens ne seraient-ils pas devenus fous ? Fous à tel point, qu'ils tournent chacune de mes transactions avec eux, en un cauchemar éveillé sans fin...
Oui parce que maintenant, mes clients, pas tous heureusement, mais suffisamment assez nombreux, viennent marchander au niveau du prix. Et sur le peu de quantité qu'ils vont acheter, ils vont réussir à gratter quoi... allez... quelques euros ? même pas une dizaine dans la majorité des cas.
Les gens se retrouvent dans cette situation de soit disante crise... qui je vous l'accorde n'est pas des plus confortables. Mais voilà ! Le monde change, les choses évoluent en bien ou en mal. Et s'ils ne sont pas capables de s'adapter, de prendre le train en marche, ils seront perdus pour de bon.
Je ne dis pas que c'est facile de le faire, en effet, le genre humain à horreur de l'inconnu, ou à être dans des situations inhabituelles sortant de sa routine, de son quotidien si familier.
Cependant le fait de faire ce premier pas, de franchir ce premier cap, serait quelque chose qui ne serait pas de trop, surtout en regardant l'état économique actuel de notre pays. Réellement, il serait temps de se sortir les doigts du cul (et accessoirement éviter de me faire perdre mon temps et mon énergie :D).
n.b : Je n'ai jamais vu autant d'iPhone...